Hélitreuillés sur une embarcation vide

En tout début d’an­née, l’exer­cice d’hé­li­treuillage des béné­voles de la station de Bandol s’est trans­formé en une véri­table inter­ven­tion. En cause, une embar­ca­tion échouée sur des rochers de la pointe de la Cride, inac­ces­sibles depuis la terre et la mer. Il a fallu prendre de la hauteur.

Les sauveteurs ont été déposés sur l’embarcation par l’hélicoptère Guépard Victor de la Marine nationale
Les sauveteurs ont été déposés sur l’embarcation par l’hélicoptère Guépard "Victor" de la Marine nationale © D. R

Inter­ve­nir en mer néces­site parfois de passer… par les airs. Les Sauve­teurs en Mer de Bandol (Var) en ont fait l’ex­pé­rience le 2 janvier dernier. En partance pour un entraî­ne­ment avec l’hé­li­co­ptère de la Marine natio­nale Guépard Victor, ils sont inter­pel­lés par un marin. Il signale un bateau échoué sur des rochers à la pointe de la Cride, à Sanary-sur-Mer.

David Amico, patron de la station de Bandol, donne alors les premières direc­tives. « J’ai contacté le CROSS pour que des poli­ciers muni­ci­paux observent l’em­bar­ca­tion depuis la côte, raconte-t-il. L’hé­li­co­ptère assu­rait une recon­nais­sance aérienne en même temps.  » Les premières consta­ta­tions tombent : personne à bord. En revanche, du maté­riel est visible.

Le navire semble être l’an­nexe d’un bateau de pêche plus impo­sant. A-t-elle été perdue ? aban­don­née ? volée ? Il faut récu­pé­rer l’em­bar­ca­tion pour en savoir plus.

J’ai rappelé le CROSS afin de proposer d’hélitreuiller mes nageurs de bord sur zone, explique le patron. Le but était de sortir l'annexe des rochers pour la remorquer.
David Amico
Patron de la station SNSM de Bandol

Une manœuvre extrê­me­ment rare

La manœuvre, extrê­me­ment rare, est vali­dée. Deux cano­tiers s’en­volent vers l’an­nexe aban­don­née. Ils constatent que le tableau arrière est abîmé. « C’est peut-être dû à un moteur qui s’est décro­ché », suggère David Amico. L’opé­ra­tion est un succès. Le bateau est remis à l’eau, puis remorqué par la vedette de première classe SNS 164 Saint-Elme II. Toutes les obser­va­tions sont trans­mises au CROSS pour recher­cher le proprié­taire. En vain. Personne ne sait comment l’an­nexe est arri­vée là ni à qui elle appar­tient. « C’est la première fois que nous effec­tuons ce type de manœuvre, ajoute David Amico. Nous allons garder ce souve­nir pendant un moment.  »

Déjà l’in­ter­ven­tion la plus marquante de l’an­née pour la station ? Réponse dans trois cent soixante-trois jours.

Nos sauve­­teurs sont entraî­­nés et équi­­pés pour effec­­tuer ce type de sauve­­tage grâce à votre soutien, vous nous aidez à être présents chaque fois !

Article rédigé par Rémy Videau, diffusé dans le maga­­­­­­­zine Sauve­­­­­­­tage n°163 (1er trimestre 2023)